Dans le territoire de Dilolo, province du Lualaba, en République Démocratique du Congo, la Société Commerciale la Minière de Kisenge Manganèse présente, à ces jours, l’image d’une entreprise fantôme. Pas de mouvement humain, pas d’activités extractives, seules les ruines du passé dessinent une cité Minière à l’abandon.

Trois mines à ciel ouvert, qui jadis, produisaient le manganèse pur, sont inondées des eaux souterraines et pluvieuses. Ce sont des véritables lacs artificiels qui se creusent continuellement depuis l’arrêt de la production, lors de la guerre de 80 jours en 1977.
Son usine de trois grandes parties dont une pour le concassage, la laverie et l’autre pour le stockage, reste qu’une mitraille. À cette architecture s’ajoute une trémie de chargement avec une balance bascule pour servir à l’évaluation des tonnages avant toute expédition.

À la première perception, tout est visiblement présent pour le bon fonctionnement. Ce portefeuille de l’Etat est rongé par un problème d’une main d’œuvre locale qui peine à se retrouver. Un vestige des heures de gloire. Un fleuron de l’économie congolaise gémit à terre depuis des nombreuses années comptables maintenant.

Dans les installations, sont aperçues des épaves de véhicules, des machines électroniques et d’autres engins gravement rouillés. Bref, cet investissement à capitaux congolais de longues décennies est resté l’ombre de soi-même. L’état défectueux des routes de trafic et de la voie ferroviaire plonge la cité et la société dans les mirages.

L’Etat congolais seul actionnaire tarde à sauver les meubles
Certaines sources fiables disent qu’en 2010, l’Etat congolais, comme seul actionnaire, avait prévu un capital social de plus au moins 10 millions de dollars, mais la société n’a toujours pas perçu même un iota jusqu’à ce jour. Malgré tout, septembre 2019, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, alors premier Ministre de l’époque, s’était une nouvelle fois de plus engagé au relancement des entreprises publiques du secteur minier, à la liste figurait Kisenge Manganèse. Malheureusement, c’est de la poudre aux yeux. L’intention est classée lettre morte.

La relance de la production, un cheval de batail pour le nouveau Comité en quête des partenaires
Les bonnes ambitions ne manquent pas en vue de guérir cette mère nourricière de Kisenge en état comateux. Mais il requiert une bonne dose thérapeutique. Car, son diagnostic est clairement explicite. Le nouveau comité de gestion s’y donne bec et ongles pour y parvenir.
La tâche est loin d’être facile. Yannick SOSSONGO directeur général et toute sa hiérarchie sont en quête des partenaires. Dans ses démarches, la nouvelle équipe dirigeante affûte toutes ses armes. L’arsenal a déjà convaincu quelques partenaires. C’est une première fois depuis des années.
Mais à Kisenge, les anciens, nouveaux et potentiels contrats sont connus par plus d’un, “Comme par Miracle ! “. Les retraités et le reste du personnel actif accusent plus de deux cents mois d’arriérés de salaire. Pour résorber cette masse salariale, le nouveau comité de gestion a lancé une opération de vente des anciens stocks à Taurian, l’un de ses partenaires. Cette opération a rencontré la résistance des retraités exigeant que la paie de leurs décomptes soit priorisée. ” Vous avez déjà vendu la société. Vous devez nous payer avant que Taurian ne puisse accéder au site” lâche un retraité devant YANNICK SOSSONGO, Directeur Général. Les partenaires sont actuellement bloqués par les retraités. Ils ne savent pas accéder au site. Les engins sont au garage. La situation ne cesse de s’empirer.

Kisenge Manganèse, une entreprise qui veut renaître de ses cendres
Avec un capital zéro, une charge sociale importante, une usine vétuste, la Société Commerciale la Minière de Kisenge Manganèse doit relancer la production. Il faudra tout refaire et répartir à zéro. Lors de son séjour à KISENGE, au mois d’août 2025, YANNNICK SOSONGO a réuni, tour à tour, le banc syndical, les Actifs, les retraités et la société civile. Des négociations ont tourné au tour des faisabilités pour relancer la production. Il propose la vente du Manganèse et une nouvelle répartition des revenus. Une part pour le gouvernement congolais, l’autre revient à l’entreprise et le reste aux retraités.
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